Après la deuxième guerre (1939-1945), la
cinéphilie et les ciné-clubs se développent rapidement en France. On crée des
nouvelles revues de critiques de cinéma dont les textes étaient plutôt des
manifestes virulents contre la façon de réaliser les films et l’esthétique du
cinéma de l’époque. Les auteurs « fustigeaient
la dictature des trois piliers de l’industrie du cinéma français : les
producteurs, les scènaristes et les vedettes ».
Trois de ces auteurs sont devenus, en peu de temps, metteurs en
scène : Claude CHABROL, Jean-Luc GODARD et François TRUFFAUT. Pendant les
années 1958 et 1959 ils ont réalisé les trois longs métrages qui inaugurent
officiellement la production de cette jeunesse nommée « nouvelle vague » :
Le beau Serge (Chabrol) ; À bout de souffle (Godard) ; et Les quatre
cents coups (Truffaut). Avec ces films, et d’autres courts métrages précédents,
ils se sont imposés comme les pionniers
de nouvelles formes de réaliser.Dans « Les quatre cents coups », Antoine Doinel est le
héros de cette oeuvre, inaugurant une série sur la vie de ce personnage. Il vit
son adolescence à Paris. L’histoire de Truffaut et du héros se confondent:
Truffaut était né de « père inconnu,
placé chez la grande mère maternelle, élevé dans l’école buissonnière, voleur
par accident, conduit au comissariat, et enfoncé ainsi dans la petite délinquance ».
À cause de la proximité des histoires de l’auteur et du personnage, le réalisateur
fait appel à M. Mousy qui animait à la telévision une émission qui portait sur
les conflits entre parents et enfants. Celui-ci a travaillé sur les dialogues
des adultes, pendant que les textes des enfants dans le film provenaient surtout
de l’improvisation.
Le film de Truffaut est aussi une réaction au film de Jean Delannoy,
« Chiens perdus sans collier » qui « ne donne pas à sentir la
gravité des enfants ». Le
succés du film, parallèle au succés du mouvement, l’a fait atteindre rapidement
un chiffre de 450.000 spectateurs. Ces années d’après guerre montrent
la bonne santé économique du cinéma.
Le film a été réalisé en trois mois : Du 10 Novembre 1958 au
5 Janvier 1959 en utilisant beaucoup de décors naturels à Paris. Il faut
rappeller que, au delà de la libre expérimentation, les petits bugdets pour
réaliser les films devaient être respectés, en opposition au cinéma plus
classique.
Antoine Doinel se pose des questions sur les pouvoirs des instituitions et
leurs influences sur la vie quotidienne des personnes. La famille et l’école
n’arrivent pas à bien comprendre ce qui se passe dans la tête d’un adolescent
et le répriment lourdement. Au début du film, on constate comment Truffaut a
décidé de traiter la répression : L’appartement étouffant des Doinel, très
étroit, en opposition aux espaces que le héros rencontre dans les rues, ou dans
l’appartement de son ami, René. Le jeune Antoine décide, alors, de vivre des
aventures dans les rues parisiennes aux côtés d’un ami dont la famille se fiche
du comportement.
La position d’Antoine est toujours celle d’un délinquant, rebelle aux
régles imposées par sa famille et le professeur d’Anglais qui ne lui font
jamais confiance. Les problèmes qu’il connait le mènent à la fuite constante. C’est
dans les rues, aux côtés de son ami, qu’il devient rusé dans des petits vols.
Le film est partagé en deux grandes parties : une urbaine et l’autre à
la campagne, au bord de mer. Dans la première, le découpage temporel par
journées est bien marqué . C’est à dire que les scènes sont jouées en
racontant les habitudes quotidiennes de Doinel.
En raison de l’aggravation progressive des actions de Doinel qui commet de
plus en plus de délits, son beau-père menace de l’envoyer en maison de
correction. Il exécute cette menace: il le met dans une maison de correction pour les
jeunes, et c’est là, dans la partie finale que le rêve d’Antoine de connaître
la mer se réalise enfin.
C’est dans cette deuxiéme partie, à la campagne, que se réalise vraiment la
libération du héros : Il sort d’un appartement minuscule, connait l’espace
des rues, et enfin il traverse des champs, des maisons, des bois, dans une
longue course
vers la mer.
Jeremias Cavalcanti
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